Le propriétaire du fonds, M. Georges Barrucand, né le 25 septembre 1888 à Annecy, était fondé de pouvoir à la Banque de France. Il a participé à la Première Guerre mondiale, du 2 août 1914 au 27 octobre 1915, dans les rangs du 97e régiment d'infanterie de Chambéry. Blessé par balle au côté droit...
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Le propriétaire du fonds, M. Georges Barrucand, né le 25 septembre 1888 à Annecy, était fondé de pouvoir à la Banque de France. Il a participé à la Première Guerre mondiale, du 2 août 1914 au 27 octobre 1915, dans les rangs du 97e régiment d'infanterie de Chambéry. Blessé par balle au côté droit du thorax, il est réformé en octobre 1915. Or, les photographies sont datées de l'hiver 1915-1916. Elles ont donc été prises par une autre personne, car M. Barrucand n'était plus "en campagne contre l'Allemagne" à cette période.
De qui s'agissait-il? Les seuls indices à disposition sont les dates et les lieux mentionnés sur les photographies. On sait que le photographe était en Champagne lors de l'hiver 1915-1916, puis à Verdun début 1916. Après recherche, il s'avère que c'était aussi le cas de quarante-deux régiments d'infanterie et sans doute celui de bien d'autres régiments (infanterie territoriale, cavalerie, zouave, chasseurs à pied et alpins etc.).
Le mieux serait de vérifier pour chaque régiment les lieux parcourus et les comparer avec ceux cités sur les photos.
Les recherches entamées, grâce aux journaux des unités mis en ligne sur le site SGA "Mémoire des Hommes", se sont cependant avérées infructueuses. Le service historique de la défense a en effet mis en ligne les journaux des marches et opérations des régiments, qui indiquent les déplacements, travaux, pertes, blessés, lieux de cantonnements... des soldats pendant la Première Guerre mondiale. Il est peu probable que le photographe soit resté dans la même unité tout le long de son parcours. Les changements de régiment des soldats de première et seconde classe étaient très fréquents à cette période de la guerre. Il est donc très difficile de déterminer pour un soldat, sans avoir son nom, son parcours exact durant la guerre.
Néanmoins, au vue des nombreuses photographies de soldats à cheval et de la multiplicité des lieux cités, il est possible que l'auteur ait appartenu à un régiment du train. A cela s'ajoute le fait qu'aucune photo n'ait été prise au front, mais que beaucoup l'ont été sur les routes entre les lieux de cantonnement et ceux des combats.
Le rôle des régiments du train était de fournir le régiment en vivres, en ravitaillement divers et en fourrage. Ils possédaient pour cela chevaux, fourgons, automobiles, ce que corrobore la présence de charrettes, de camions, d'automobiles, de parcs à fourrage, de cuisines roulantes et de ravitaillement en vivres sur de nombreuses photos. La gestion des troupeaux et de l'abattage faisaient également partie de leurs missions. Tous ces éléments amènent à penser que le photographe appartenait au train régimentaire. Cependant la preuve n'en est pas faite.