La famille Cabaud est originaire du Jura et vivait plus particulièrement à Champagnole au XVIIIe siècle. Pour une raison inconnue, certains membres sont venus s'installer près d'Annecy, au hameau de Crans (aujourd'hui Cran-Gevrier).
Claude François Cabaud, né le 11 octobre 1772 à Champagnole, marié depuis 1802 à Jeanne Alexis Chevassu(s), semble arrivé à Crans vers 1812 avec sa femme, ses enfants et son père Jean-Pierre, ancien maréchal-ferrant né vers 1739. D'autres enfants naissent ensuite à Annecy.
Claude François et sa femme ont acquis le 2 janvier 1812 une usine de forge, raffinerie et taillanderie située au bord du Thiou à Crans, de Charles François Bonaventure Spital. L'ensemble concerne les parcelles 640 à 647, 649 et partiellement 512, 514 à 516 du plan cadastral dit mappe de Gevrier.
Claude François ne semble pas faire de bonnes affaires car il revend dès le 21 février 1817 la majeure partie des installations à Louis Frèrejean, négociant lyonnais déjà propriétaire de forges. Le montant de la vente, 17 300 livres, est presque entièrement utilisé à payer les créanciers dont Spital est le principal. Les forges deviendront quelques années plus tard "Manufacture royale de tôle et de fer-blanc". Claude François meurt à Gevrier le 15 août 1844, sa femme le 16 avril 1856.
Le fonds concerne ensuite le fils de Claude François, Paul, né le 17 juin 1817 à Annecy en même temps qu'un frère jumeau Élisée tôt disparu, et baptisé le lendemain en l'église Saint-Maurice. Dessinateur, peintre, lithographe et photographe, Paul Cabaud se forme à Annecy, Paris et Genève où il suit les cours du peintre Joseph Hornung mais son cursus est limité par ses faibles ressources financières. Il se fait peu à peu connaître comme portraitiste tout en réalisant d'innombrables paysages des environs d'Annecy. Il ouvre un atelier de lithographie puis de photographie.
Il épouse le 12 novembre 1862 à Annecy Émilie Poreaux (Porreaux), née en 1836 dans la Sarthe et installée à Annecy avec son frère Henry, architecte de la ville d'Annecy. Le peintre et photographe Gabriel Loppé est un de leurs témoins de mariage.
Ayant elle-même une formation artistique, Émilie Poreaux gère pendant de nombreuses années leur atelier photographique.
Ils ont trois filles : Marguerite Émilie (1864-1946), institutrice, qui épouse à Annecy le 8 septembre 1890 Antoine Flamary, Lucie (1866-1867) et Noémie (1868-1889).
Paul meurt le 6 mars 1895 et est inhumé au cimetière de Loverchy. Sa femme meurt le 21 octobre 1897 à Clermont-Ferrand.
C'est leur fille Émilie et leur gendre Flamary qui s'installent dans la maison familiale. Antoine Flamary (né en 1860 en Corrèze, mort à Cran-Gevrier en 1938), a été instituteur et directeur d'école primaire. Il s'intéresse particulièrement à la botanique. Une fois retraité, il a acquis en 1916 une parfumerie au Pont-Neuf à Cran-Gevrier , y compris les marques déposées et matériel de fabrication.